L'Art et l'architecture à l’ère des nouvelles technologiesNotre époque est marquée par diverses mutations. Les frontières et les obstacles s’effacent grâce à la standardisation d’un modèle de communication (NTIC) permettant ainsi une fluidité d’échanges économiques et informationnels. Tous ces bouleversements ont eu des retombées sur nos comportements et notre quotidien. Aussi, ils ont suscité plusieurs architectes et artistes à les prendre en considération lors de leurs réalisations dans un esprit synthétique, conciliant entre art, technique et technologie, permettant l’émergence de nouvelles formes d’expression et de représentations. Le rapprochement fructueux entre architecture, art et public que nous cherchons à atteindre doit tenir compte des mutations des champs de création sous influence des technologies actuelles. Quel nouvel apport pourrions-nous proposer pour arriver à intéresser constamment le visiteur, le sensibiliser, le faire interagir et l’inciter à l’effort nécessaire pour la création artistique ?
Changer le support de l’art par la création de nouveaux profils d’expression s’impose en se basant sur les notions d’interactivité et d’évolution, élevant le public de son simple statut de spectateur passif à celui de participant acteur. Partant du principe qu’une architecture figée ne peut répondre aux besoins évolutifs de l’art et des usagers, la conception doit donc se plier à ces nouvelles exigences.
Comment assurer l’interactivité entre architecture, Art et Public ?quelle architecture présenter pour permettre la bonne manifestation de l’art sous son nouveau profil ? Renforcer le lien entre occupants, activité et lieu sera réalisé par une combinaison entre les opportunités qu’offrent les avancées techniques et la remise en cause des perceptions conventionnelles de l’espace architectural. Ce qui donnera naissance à une Architecture liquide dont la flexibilité, la dynamique et le mouvement seront des valeurs plus recherchées que la monumentalité et l’immuabilité. Villa moderne Sfax Architecture Tunisie..Une mutation entre la villa à deux vérandas et le Borj Sfax4/6/2018
L’habitat Borj… Un logement économique
« Aucun architecte ne peut éviter d’utiliser le travail de ses prédécesseurs : quelle que soit sa recherche d’originalité, la plus grande partie de son oeuvre s’apparentera à une tradition ou une autre. Alors pourquoi devrait-il dédaigner la tradition de son propre pays ou de sa région. » Hassan Fathy
En s’inspirant de l’expérience de l’architecte Hassan Fathy et avec une volonté de réappropriation d’un prototype patrimonial qui pourrait répondre aux critères du logement économique. Source de la réflexion
J’ai trouvé une lueur qui pourrait être un objet d’inspiration pour ma démarche conceptuelle pour ce projet ; Quand on examine aujourd’hui les habitations qui parsèment la vaste banlieue de vergers dit « jenens » au nord, à l’ouest et au sud de Sfax.
On constate l’existence de différents types de constructions, témoins d’une évolution longue et complexe, les plus anciennes qui font l’objet de ma réflexion, présentent de traits très particuliers, ce sont des maisons à étage, véritables ‘tours carrés’, c’est le «Borj Sfaxien ». Une image référentielle…
En s’appuyant sur le patrimoine local avec l’utilisation des matériaux locaux extraits sur place, en essayant d’exploiter les techniques traditionnelles et les développer et les améliorer ; Le projet Habitat Borj conçue comme une oeuvre architecturale novatrice symbolise le retour à la source, dont sa morphologie est une référence directe au «Borj Sfaxien » ;L’habitat Borj est une construction avec étage, de plan carré, de l’extérieur, sa silhouette massive, sommaire, est à peine allégée par un dévers des murs contribuant à la solidité de l’édifice et renforçant la vision d’un bâtiment stable pauvre en ornementation.
Toutes Les ouvertures sont en longueurs de dimensions réduites, souvent soulevées par des arcs surbaissés, exceptés les baies du côté Sud-Est, naissantes suite à une soustraction horizontale dans la matière tout au long de la façade au niveau du rez-de-chaussée qui attribue un abri du soleil qui allège la pénétration des rayons solaires Sud-Est à travers ces baies d’une part, et garder l’équilibre d’équation proportionnelle du plein/vide qui caractérise les façades du «Borj Sfaxien» d’autre part.
Démarche économique
La terrasse reçoit l’eau de pluie qui est nécessaire et essentielle pour la vie des familles en Sfax L’eau de la terrasse se rassemble dans un réservoir appelant « mejel »
construit à une profondeur de trois mètres sous la cage d’escalier , des gaines d’aérations bien articulées et décorées par des moucharabiehs s’ouvrent sur le « west el dar » (une pièce centrale distributive couverte en une voute d’arrête), en dehors de son rôle principal d’aération et secondaire décoratif ces gaines possèdent ici un atout supplémentaire : L’apport d’air frais et froid venant du sous-sol du « mejel » vient ici augmenter le rafraichissement de l’air de l’espace du jour à travers la double hauteur et l’ouverture sur « west el aali » (c’est un patio en étage; une pièce centrale qui reçoit l’air et la lumière zénithale par une ouverture carrée aménagée dans le toit qui est déjà soulevé par la voute d’arrête de« west el dar » en rez de chaussée) c’est un système régulateur thermique naturel. La prévention pour une économie de ressource, a été prise en considération pour que l’installation de L’eau vanne des douches et des lessives sert à irriguer le jardin qui est au tout tour du l’habitat borj.
L’habitat borj est un logement moderne de point de vue fonctionnel, économique et bioclimatique qui répond aux exigences de la vie d’aujourd’hui dans un style tunisien partant de notre patrimoine architectural avec une touche contemporaine minimaliste, c’est la vision de l’architecture contemporaine tunisienne que je cherche à l’appliquer en respectant le savoir-vivre tunisien.
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